

Civ. 2e, 18 septembre 2025, 23-21.201
Selon l’article L.113-2e, du Code des assurances, l’assuré est obligé de répondre exactement aux questions précises posées par l’assureur, notamment dans le formulaire de déclaration du risque par lequel celui-ci l’interroge, lors de la conclusion du contrat, sur les circonstances qui sont de nature à lui faire apprécier les risques qu’il prend en charge.
Selon l’article L.113-2, 3e, l’assuré est obligé de déclarer, en cours de contrat, les circonstances nouvelles qui ont pour conséquence soit d’aggraver les risques, soit d’en créer de nouveaux et rendent de ce fait inexactes les réponses faites à l’assureur, notamment dans le formulaire mentionné au 2° ci-dessus.
Selon l’article L.113-8, le contrat d’assurance est nul en cas de réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la part de l’assuré, quand cette réticence ou cette fausse déclaration change l’objet du risque ou en diminue l’opinion pour l’assureur, alors même que le risque omis ou dénaturé par l’assuré a été sans influence sur le sinistre.
En cas de sinistre incendie, l’appréciation des circonstances nouvelles qui doivent être déclarées en cours de contrat par l’assuré ne dépendent ni de l’origine du sinistre dont la garantie est demandée, ni du rôle qu’elles ont joué dans son ampleur.
Dès lors, une cour d’appel ne pouvait débouter un assureur de sa demande de nullité du contrat d’assurance au motif que, si l’activité nouvelle exercée dans les locaux constituait une circonstance nouvelle qui n’avait pu être déclarée initialement, de sorte qu’elle aurait dû l’être par la suite, il n’est pas démontré par l’assureur que cette activité ait eu pour conséquence soit d’aggraver les risques, soit d’en créer de nouveaux dès lors qu’il reconnaît que la présence, dans les locaux, mais qui n’est pas certaine, de bouteilles de gaz, d’oxygène et d’acétylène, qui serait liée à l’exercice de cette nouvelle activité, ne serait pas à l’origine de l’incendie et qu’il ne serait pas démontré, sauf à dénaturer les termes du rapport d’expertise judiciaire, qu’elle serait à l’origine de sa propagation très rapide, et donc de l’ampleur du sinistre.